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Chroniques
Chris Farren – Doom Singer
Troisième album pour Chris Farren, originaire de LA et qui a officié dans des groupes pop punk comme Fake Problems ou Antarctigo Vespucci. Tiré de cet héritage bruitiste, "Get over U" reprend  les passages calmes et les alternant avec des guitares bruyantes, ce qui est depuis longtemps un cliché de ce genre de musique. Ce qui est plus intéressant sur cet album est que Chris Farren tire de jolies mélodies de son héritage pop à la Crowded House sur des chansons que je trouve plus créatives comme "Doom singer" sur laquelle il ose quelques notes en voix de tête. Quelques influences notées dans des synthés hérités des Cars, une mélodie montée en chantilly comme le faisaient Tears For Fears sur "First Place". Chris Farren, je l'aime moins quand il abuse des grosses guitares comme sur "Cosmic Leash" car ça a vraiment un goût de déjà vu, c'est banal. Voilà, c'est un disque qui hésite entre pop inspirée et punk déjà vu. 

Lundi 9 Septembre 2024 P C | Commentaires (0)
Madeleine Peyroux – Let’s Walk

À cinquante ans, Madeleine Peyroux sort avec « Let’s walk » son dixième album, coécrit avec Jon Herington, son guitariste. L’album s’ouvre sur la ballade feutrée « Find true love », « How I wish » dont l’allure n’aurait pas déplu à Sir Ray Davies poursuit joliment dans la douceur et l’économie de moyens. C’est une très jolie chanson. « Let’s walk » commence par une foultitude de chœurs qui donneront à ce titre coloré par l’orgue discret de Andy Ezrin des allures gospel faisant un contrepoint parfait à la voix de Madeleine Peyroux. « Please come on inside » porté par un riff de Fender Rhodes et griffé par une guitare wah wah est plus rock’n roll. On retrouve ici les vocaux de Catherine Russell, Cindy Mizelle et Keith Flit en contrepoint. Ça groove bien. « Blues for heaven » est un blues comme son nom l’indique bien. Tout soft, très old school. « Et puis » nous rappelle la francophilie de Madeleine Peyroux qui vécut autrefois en France. Sa petite pointe d’accent est charmante. Il fallut une Américaine pour entendre en 2024 l’expression « parfum de Cogagne » . « Me and the mosquito » nous emmène vers des territoires « mexicanos ». La chanson est plus anecdotique mais brille en apportant une couleur que je vous invite à retrouver sur les magnifiques albums de Los Lobos. Le très lent « Nothing personal » est une chanson mélancolique, dans l’esprit du blues comme « Showman Dan » plus enlevé avec son piano boogie. « Take care » plus énergique aussi a des couleurs insulaires. Ce bel album propose des atmosphères très variées, des chansons arrangées sobrement et un son intemporel et classique.


Dimanche 8 Septembre 2024 P C | Commentaires (0)
Lime Cordiale - Enough Of The Sweet Talk
Ce troisième album du duo australien de Lime cordiale a la particularité d'avoir été annoncé depuis 2022 par la sortie de sept singles et d'accueillir Colin Hay, chanteur de Men at Work,  sur la chanson "Colin". Le duo décrit l’album comme "racontant une relation dans l’ordre chronologique, des "débuts innocents à l’apprentissage puis l’amour, le doute, le conflit et enfin la réalisation de la perte." 
Il y  a un côté lyrique dans la pop des frères Oli and Louis Leimbach, en témoigne par exemple le titre  "Happiness Season", pour un sujet qui se prête bien à la chose ou sur "Colin" qui tend à se rapprocher de musique des eighties comme la voyait "Men at Work" ou dans la façon d'amener le refrain sur "when I'm losing it". Bref, beaucoup de joie, d'envolées pour cette pop au sujet mélancolique mais à la trame musicale enjouée. "Imposter syndrome" est un exemple de cette construction savante de vocaux en cascade et de gimmicks musicaux bien vus qui parcourt tout l'album.

Vendredi 6 Septembre 2024 P C | Commentaires (0)
Jules & Jo - Le Futur est G​é​nial
Originaires de Bruxelles, Jules & Jo, se définissent comme un duo «  de chanson belge comico-surréaliste ». Le surréalisme belge s’est illustré pendant l’entre deux-guerres avec des figures de proue comme Magritte. Côté textes, car c’est ce qui fait le sens d’une chanson, Jules et Jo font le choix de la distance pour illustrer des thèmes comme le plaisir féminin (« canard de bain »), le questionnement impossible sur l’avenir (« Boule de cristal »), la dépression et le suicide (« Escabeau »), le « Coussin péteur » comme cadeau pour dérider un couple qui se forme, les têtes à claques que l’on devrait traiter   d’un coup de « tapette à mouche ». Le tout avec beaucoup d’intelligence, d’acuité intellectuelle, d’humour et de dérision. Côté musique, on termine groovy avec « tapette à mouche » et on commence dance dans « la boule de cristal », leurs chansons montrent également un savant tour de main pour livrer des chansons efficaces, intéressantes et mélodiques. 

Jeudi 5 Septembre 2024 P C | Commentaires (0)
Thee Marloes – Perak
 À Surabaya, en Indonésie, il y a un charmant décalage horaire de quelques décennies. Ainsi, le trio indonésien Thee Marloes (Natassya Sianturi, Tommy Satwick et Sinatrya « Raka » Dharaka) nous livre avec « Perak » un disque coloré par l’héritage soul américain des années soixante, pas celui des années soixante-dix plus funky, mais bien celui des années soul. Surtout quand Natassya Sianturi chante en anglais. Car parfois, comme sur « Beri Cinta Waktu », elle chante en indonésien, c’est plus jazzy. Mais on n’est pas emporté par l’énergie de la soul comme parfois chez les Supremes ou Martha and the Vandellas, on est dans la douceur, dans un groove feutré qui, à la première écoute, m’a fait penser à Sade, en témoigne le subtil « True love ». Est-ce l’indonésien, mais un titre comme « Mungkin Saja » m’a fait voyager, moi le béotien, en plein tropicalisme. On voit bien l’influence de l’anglais sur la musique pop qui fait passer les autres langues moins connues pour une autre langue chantée qu’on définit comme « pas de l’anglais ».  Ignare que je suis ! On alterne sur ce bel album entre jazz (« Not today ») et soul « I know » par exemple. Un disque pour  ceux qui aiment la musique qui caresse l’oreille.

Mercredi 4 Septembre 2024 P C | Commentaires (0)
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